« Né à Nice en 1943, Alain Fourchotte n’est pas un compositeur dont on voit souvent le nom à l’affiche des concerts. Sans doute parce que sa musique, écrite sous l’égide du postsérialisme, semble poursuivre l’exploration d’une voie que la plupart de ses pairs ont abandonnée. Pourtant, ce disque prouve qu’elle ne l’a pas conduit dans une impasse. Défendues par des interprètes de grande classe, les quatre œuvres de ce programme couvrant une grosse décennie (2000-2011) relèvent d’une sorte d’abstraction lyrique qui combine rigueur de l’écriture et fantaisie du geste. Adagio e poi…, trio à cordes d’une concentration toute webernienne, multiplie les changements de perspective, tandis que les très plastiques Espoirs (duo pour violon et piano aux inflexions bouléziennes) jouent habilement avec la densité. Moins séduisants, le Quatuor à cordes nᵒ 3 et le Freundlich Trio témoignent toutefois de la capacité d’Alain Fourchotte à se renouveler dans un domaine esthétique relativement étroit. »
Le Monde, Pierre Gervasoni

« Librement atonale, minérale ou évanescente, sans flatteries ni agressivité, la musique d’Alain Fourchotte cultive les dissonances pour leurs tensions infiniment variées. Elle affectionne les mélodies à fleur de peau, sans vibrato, suspendues dans l’(extrême) aigu. A juste titre, l’auteur souligne, dans les œuvres ici réunies (écloses entre 2000 et 2011), « un lyrisme de plus en plus affirmé avec lequel contrastent les passages les plus animés, mais toujours dans la recherche de l’expressivité du discours musical ». L’air circule dans une polyphonie nette (Adagio e poi), et si l’archétype beethovénien (« Muss es sein ? ») écrase plus qu’il n’assoit le mouvement initial du Quatuor n°3, le trio du scherzo central est un régal d’originalité effrontée et ludique. Cette gaîté terrestre ajoute encore, par contraste, à la transparence des adagios qui l’entourent. Dans le finale, hélas, les glissandos appuyés affirment si haut leur fonction piliers qu’ils plombent ce qu’ils devraient porter. On les retrouve en conclusion du trio avec piano Freundlich dont l’adagio aux obscures clartés offre de troublants moments de mystère. Espoirs pour violon et piano, est la dernière venue des œuvres de l’album. Elle confirme la double nature d’une inspiration contenue et explosive, âpre et sensuelle. Faits pour s’entendre, les cinq musiciens sont de la race des interprètes qui vont jusqu’au bout… et même un peu plus. »
Diapason (4 diapasons), Gérard Condé

Adagio e poi pour trio à cordes (extrait), Alain Fourchotte

 

Freundlisch Trio pour trio avec piano (extrait), Alain Fourchotte

 

Quatuor à cordes n°3 (extrait), Alain Fourchotte

 

Espoirs, pour violon et piano (extrait), Alain Fourchotte